• L’Intégration Neuro Sensorielle

    L’intégration neuro-sensorielle nous vient de J ; AYRES (1960, Ergothérapeute) qui postule que l’organisation et l’interprétation des informations reçues par les sens permet à l’enfant de planifier, d’organiser ses comportements et de mettre en place une réponse adaptée.

    Pour différentes raisons, si l’enfant présente un seuil de traitement particulièrement bas (il réagit à de très faibles stimuli) ou particulièrement élevé (il lui faut des stimuli intenses pour permettre une réaction) dans le traitement des différents sens (tactile, olfactif, gustatif, auditif, visuel, proprioceptif et vestibulaire), son attention et sa participation au sein de son environnement sera perturbée.

    Nous avons tous des particularités sensorielles. En réfléchissant un peu, nous trouverons sans doute tous, dans notre entourage, quelqu’un qui est très tactile ou qui a besoin d’un bruit de fond (télévision) pour travailler ou au contraire quelqu’un qui est vite irrité par le bruit, quelqu’un qui a le vertige etc… Cela fait partie de chacun de nous, de notre fonctionnement. Nous portons en nous les traces de nos expériences sensorimotrices passées car elles sont les fondations de nos compétences cognitives et relationnelles.

    Cela devient un problème lorsque ces particularités interfèrent avec le bon déroulement des actes de la vie quotidienne, avec la vie scolaire ou relationnelle de l’enfant.

    C’est donc dans ce contexte qu’il est intéressant de travailler en intégration neurosensorielle. Nous allons intervenir de différentes façons :

    • Désensibilisation : nous allons travailler avec l’enfant sur la tolérance de certains stimuli
    • Sensibilisation : nous allons proposer à l’enfant des expériences sensori motrice pour nourrir ses besoins sensoriels
    • Aménagements : nous allons proposer des adaptations pour l’école ou la maison afin de permettre à l’enfant d’évoluer au sein d’un environnement plus adapté à ses besoins sur le plan sensoriel et donc de disposer de son plein potentiel relationnel et cognitif

    Exemples de comportements qui peuvent témoigner de particularités sensorielles :

    • Agitation constante
    • Agressivité
    • Vertiges / peur des hauteurs / enfant qui n’aime pas chahuter
    • Difficultés attentionnelles
    • Aversion pour le contact, les câlins, ou certaines matières de vêtements
    • Sélectivité alimentaire
    • Etc…

     

    L’intégration Neuro Sensorielle au cabinet

    Au cabinet, en fonction du motif de consultation ainsi que des éléments recueillit au sein du premier entretient, un questionnaire pourra vous être transmis afin de permettre d’établir un Profil Sensoriel de votre enfant (PROFIL SENSORIEL DE DUNN). Celui-ci, en fonction des particularités sensorielles mises en avant ou non, pourra justifier d’une approche neurosensorielle au sein des séances ainsi que de la proposition d’adaptations pour la maison ou l’école.

    Pour les personnes qui veulent aller plus loin, en cliquant sur l’image suivante vous pourrez télécharger un document explicatif très bien fait:

2 Responsesso far.

  1. PELLETIER Marine dit :

    Bonjour,
    Dans un soucis de compréhension, je souhaite vous écrire pour avoir des réponses et des informations sur votre position.
    Étant donné que l’intégration sensorielle a été développé par une ergothérapeute américaine et que le profil sensoriel a été élaboré aussi par une ergo, pourquoi les psychomotriciens pratiquent-t-ils cette approche et pourquoi forment-ils à cette pratique ? De même que les aménagements des lieux de vie étant un des cœurs de métier des ergo, pourquoi est-ce que les psychomotriciens en proposent ? Il ne me semble pas que ce soit dans votre décret de compétences (sensori-moteur et aménagements) : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000693097/.
    Cordialement,

    • cloé bulot dit :

      Bonjour, je m’étonne de votre questionnement car cela fait maintenant un moment que psychomotriciens et ergothérapeutes travaillent main dans la main auprès des patients, notamment en institution, présentant des particularités dans le traitement et la modulation sensorielle. A l’hôpital où je travaille notamment, c’est le cas. Le développement sensori moteur de l’enfant est la base de notre métier, (voir les travaux d’André Bullinger), ainsi même avant que le concept d’intégration sensorielle nous vienne théorisé, les psychomotriciens intervenaient déjà depuis longtemps concernant la sensorialité de l’enfant. Cette approche théorisée a, en effet, été développée par une ergothérapeute. Toutefois, il est à noter que le métier de psychomotricien n’existe pas au canada et aux États-Unis et que les actes réalisés chez nous par des psychomotriciens et des ergothérapeutes sont réalisés là-bas par les occupational thérapistes, que l’on considère davantage comme l’analogie des ergothérapeutes chez nous. Cela ne nous rend pas moins compétents pour réaliser ce travail auprès des patients à partir du moment où nous nous sommes formés sérieusement. Il me semble que l’approche psychomotrice est par nature ascendante et que cela correspond très bien au travail à réaliser en séance d’intégration sensorielle. L’approche en ergothérapie se veut, à mon sens, davantage descendante (centrée sur l’activité), ce qui justifie que vous soyez davantage compétentes dans la proposition d’aménagements pour le quotidien et la scolarité. En ce sens, comme les deux aspects sont importants dans la prise en soin des troubles de l’intégration sensoriel, il me semble que les deux professions ont leur place dans l’accompagnement du patient. Pour y voir plus clair, je vous invite à vous référez à l’ouvrage sur le Programme d’intervention sur les particularités sensorielles écrit par S. RUIZ (auprès de qui je me suis formée) et A. GUILLAUME, toutes deux psychomotriciennes. Aussi, nos métiers évoluent sans cesse et il me semble que le plus important soit que chacun apportent autant que possible à ses patients plutôt que de se disputer nos champs de compétences qui restent croisés. Des ergothérapeutes proposent du portage, du massage bébé etc… Y voyez-vous un problème également ? Il me semble qu’à partir du moment où le thérapeute s’est formé sérieusement et qu’il fait ce qui lui plait profondément, il apporte alors indéniablement des bénéfices à son patient. Le plus important, il me semble, est de prendre soin en complémentarité avec les compétences et appétences de chacun dans l’intérêt du patient. Cordialement. Cloé.

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