Les réflexes archaïques sont des mouvements automatiques, involontaires que l’on observe chez le bébé en réponse à des stimulations sensorielles spécifiques.
Ces réflexes émergent, c’est-à-dire qu’ils sont actifs, observables. Puis, lorsque la « chorégraphie » du réflexe a été expérimentée, vécue de manière suffisamment répétitive par le bébé, le réflexe s’intègre c’est-à-dire qu’il laisse place à des mouvements alors volontaires. Il semble disparaître mais en réalité il « reste au placard » prêt à ressortir au cas où. Les réflexes archaïques font office de base pour le développement du mouvement et des réflexes de posture (réflexes qui nous permettent le maintien de nos postures et de notre équilibre).
Cette activité motrice primaire de l’enfant est la base de son développement sensori-moteur fondateur lui-même des coordinations, des apprentissages et du développement émotionnel.
L’enfant va donc peu à peu pouvoir contrôler sa tête et renforcer son tonus musculaire grâce aux mouvements réflexes. Il va ainsi apprendre à coordonner ses gestes et trouver un équilibre postural. Toutes ces étapes vont lui permettre d’accéder à un état de sécurité intérieure, de développer sa capacité d’adaptation, ses relations sociales, ses compétences intellectuelles. L’enfant accède ainsi à toutes ses ressources, lui permettant d’atteindre son plein potentiel d’apprentissage.
Chez un enfant qui n’a pas eu l’occasion d’effectuer la « chorégraphie » d’un réflexe assez longtemps, de manière répétitive, il se peut que ce dernier ne soit donc pas « mis au placard » auquel cas nous disons qu’il est encore actif. Cela gêne l’enfant qui présente des postures instables, mouvements incoordonnés qu’il ne maîtrise pas et qui l’empêche d’être totalement disponible pour ses apprentissages et pour mettre en place des relations sociales épanouissantes. En bref, l’enfant continu de réagir de manière involontaire à certains stimuli alors que ces derniers ne devraient plus déclencher de réactions réflexes (réactions de type « survie »). Nous pourrons alors probablement observer une sensibilité accrue à certains stimuli (hypersensibilité vestibulaire, tactiles, auditive, émotionnelle…cf Onglet Intégration Neuro Sensorielle).
Chez un enfant chez qui le réflexe ne s’est pas « activé » les stimuli spécifiques ne provoquent donc pas la réaction motrice attendue (ou trop faiblement). Il va donc manquer au bébé cette expérience corporelle sur laquelle s’appuyer pour développer son tonus postural, ses mouvements volontaires et donc ses coordinations. Nous pouvons alors observer un manque de tonus, des difficultés à bien se tenir sur une chaise, à effectuer des mouvements coordonnés etc… Leur seuil d’activation pourra être très élevé c’est-à-dire qu’il faudra les solliciter de manière plus soutenue via des stimuli plus intenses pour obtenir leur vigilance (cf Onglet Intégration Neuro Sensorielle).
D’où l’importance de permettre au maximum au bébé de bouger librement, au sol et de le laisser prendre son temps pour expérimenter toutes les étapes de son développement moteur (redressement sur le ventre, ramper, marcher à quatre pattes, grimper etc…) avant de le précipiter vers la marche. Car un enfant qui se met à marcher très tôt sans avoir rampé ni marché à quatre pattes n’aura pas fait l’expérience de toutes les étapes nécessaires à la mise en place de fondations solides pour son développement.
Des professionnels de l’éducation et de la santé ont mis au point des techniques corporelles qui permettent d’intégrer les réflexes archaïques. Elles sont fondées sur des stimulations sensorielles et sur des programmes de mouvements spécifiques (à partir des mouvements spontanés des bébés) permettant de réaliser cette intégration.
Parmi les différentes techniques existantes, j’ai choisi de me former au RMTi qui propose des mouvements rythmiques passifs ou actifs qui confèrent une stimulation vestibulaire, proprioceptive ; tactile et visuelle favorisant l’intégration des réflexes.
Cette technique est pour moi un outil, parmi tant d’autres en psychomotricité, pour atteindre les objectifs psychomoteurs de chaque patient. L’observation de la présence ou non de réflexes actifs ainsi que le travail de leur intégration fait partie intégrante des séances de psychomotricité. Il vous sera alors parfois demandé de poursuivre certains mouvements à la maison. Par ailleurs, il est également possible de venir consulter pour un accompagnement en réflexes archaïques (ne s’inscrivant pas dans un suivi psychomoteur). Un bilan réflexe sera donc réalisé; un programme de mouvements à faire à la maison vous sera remis et nous ferons un point ensemble toutes les 4 à 6 semaines.